Paris 2024 : qui serait plus légitime qu’Aya Nakamura pour représenter la France aux Jeux ?

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La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris, le 26 juillet, n’en est plus à une polémique près. Après celle sur le démontage des boîtes des bouquinistes sur les bords de Seine, finalement annulé, celle sur la jauge réduite pour assister au spectacle, voilà, cette semaine, des attaques racistes contre la chanteuse Aya Nakamura, l’une des voix les plus écoutées à l’étranger, mais qui, selon l’extrême droite, ne pourrait chanter pendant cette cérémonie parce qu’elle est originaire de Bamako et que son français est pimenté d’expressions de sa banlieue.

L’interprète et autrice des tubes R’n’B Djadja et Pookie n’avait rien demandé. Ni à chanter à la cérémonie, ni à interpréter Piaf, dont la tessiture et la puissance vocale sont à l’opposé des siennes, pleines de vibes mais dénuées de trémolos.

Tout est parti d’une rumeur publiée le 29 février dans l’hebdomadaire L’Express selon laquelle le président de la République, Emmanuel Macron, l’aurait conviée à l’Elysée pour lui soumettre l’idée de chanter une des chansons de la petite dame en noir.

Aucun des intéressés n’a confirmé l’information mais voilà la jeune femme huée dans un meeting de Reconquête ! d’Eric Zemmour et jetée en pâture sur les réseaux sociaux par une banderole d’un groupuscule d’ultradroite, les Natifs (« Y’a pas moyen Aya, ici, c’est Paris pas le marché de Bamako »).

Ce n’est pas la première fois que de tels groupuscules orchestrent des polémiques contre des artistes rap et R’n’B. En 2003, le Bloc identitaire avait tenté de faire interdire de concert le groupe Sniper pour sa chanson La France, conforté par une plainte du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy.

En mai 2016, le site Français de souche avait obtenu l’annulation d’un concert de Black M à la commémoration de la bataille de Verdun. Le petit-fils d’un tirailleur sénégalais n’a jamais digéré cette décision « incompréhensible et inquiétante ».

En juin 2021, Jordan Bardella, alors vice-président du Rassemblement national, reprochait à la Fédération française de football le choix du rappeur Youssoupha pour écrire l’hymne des Bleus à l’occasion de l’Euro, prétextant que c’était « céder à la partie racaille de la France ».

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